Critique: Agora, Amenabar, 2009.
Ellipse narrative
L'empire romain est en déclin. Cependant des phares éclairent encore
ce monde prêt à tomber dans l'obscurantisme. En particulier celui
d'Alexandrie, où la célèbre bibliothèque constitue un îlot de savoir et
de civilisation. C'est dans ce contexte de fin d'un monde que prend
place le film d'Amenabar. Il nous propose de suivre un des plus grand
esprit de ce temps à savoir la philosophe Hypatie et sa quête d'un
système cosmologique cohérent. Cette recherche sert de trame de fond à
la monté d'une secte tout juste acceptée par Rome, le christianisme et
la lutte sans merci de ses adepte pour prendre le pouvoir.
Amenabar livre ici un film formellement irréprochable. Même si les
décors semblent parfois limités à quelques lieux ils sont
magnifiquement reconstitués sous une très belle lumière ecrasant. On
peu ressentir les différentes ambiances qui animent la ville, studieuse
dans la grande bibliothèques, fiévreuse dans la rue, puis de plus en
plus austère au fur et à mesure que les chrétien prennent de
l'importance sur l'Agora.
Mais le tour de force du
réalisateur, c'est de nous toucher émotionnellement par l'intellect.
C'est la gorge noué que l'on assiste à la fin d'un civilisation
brillante, à la fin de ceux qui cherchent au profit de ceux qui
croient. L'utilisation, et surtout l'évolution, intelligente des
personnages (Davus l'esclave ou Oreste le notable) permet de voir la
régression que constitue une foi aveugle. Car il s'agit ici d'un film
a charge, dans le bon sens du terme. C'est par l'image, par l'action,
et non par des dialogues qui aurai pu etre facilement moralisateurs,
qu'Amenabar fait de son film un brûlot clairement anti religieux (et ça
fait du bien par les temps qui courent).
Ajoutez à cela une performance d'acteur impeccable et des plans
sublimes et vous obtenez un très bon film, qui à le courage de ses
convictions.
Ce film n'a pas trouvé de distributeur en Italie, je vous déconseille
donc d'aller le voir avec tata Marie-Andrée après la messe (mais ça
marche aussi avec tata Rachel, ou tata Fatima) par ce que quand même ça
balance sévère.